Franqueville-Saint-Pierre est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime, en Normandie et faisant actuellement partie de la Métropole Rouen Normandie.
Les origines
L’origine normande de Franqueville Saint Pierre remonte à plus de mille ans. C’est en effet en l’an 989 qu’Osmond de Centville, Vicomte de Vernon, reçut du Duc de Normandie Richard Ier Sans Peur, un domaine rural à exploiter.
Cette donation fait suite à la bravoure dont a fait preuve Osmond de Centville pour libérer Richard Ier Sans Peur. A l’époque, Louis IV d’Outremer, roi de France voulait prendre pleinement possession de la Normandie. Pour ce faire, il s’attaque à Richard Ier alors Duc de Normandie et le fait prisonnier à Laon. Par un fin stratagème, son précepteur, Osmond de Centville arrive à le libérer et à le mener à Rouen. Quand Louis IV d’Outremer réalise la supercherie, il part pour Rouen pour s’emparer du Duc de Normandie. Le combat est l’occasion d’un bain de sang dont la place de la Rougemare en fait mémoire. Sortant vainqueur, Richard Ier Sans Peur lègue à Osmond de Centville des terres qu’il possédait à l’est de Rouen. Celles-ci devinrent un alleu, c’est-à-dire un domaine libre de toute redevance (franchae villualae).
Le Vicomte de Vernon décida alors de partager ce domaine entre ses deux fils :
- Bestia reçut Notre Dame de Franqueville, dont la petite église sera bâtie en 1035 et dont il fut le premier seigneur en 1059.
- Hulin dit Talbot eut les terres du Mouchel et du Faulx.
Cet épisode marqua la toute première scission entre les deux Communes. Une séparation qui perdurera pendant de nombreux siècles…
Pendant la guerre de Cent ans, les terres franquevillaises étaient entre les mains du roi d’Angleterre.
Malgré des rapprochements périodiques, Franqueville resta séparé en deux seigneuries (2 châteaux) et deux paroisses (2 églises) jusqu’à la révolution de 1789. En effet, en décembre 1789, l’Assemblée Nationale constituante divise la France en 83 départements sur proposition du Rouennais THOURET. Chaque département comportait alors des districts, des cantons et des communes. Le district de Rouen comptait ainsi 16 cantons. Franqueville devient chef lieu de l’un d’eux jusqu’en 1801, date à laquelle Bonaparte décida de supprimer de nombreux cantons. Mais cette séparation ne fut pas synonyme de divorces puisqu’un décret impérial, signé le 12 octobre 1812 par Napoléon à Moscou, autorisa l’érection de l’Eglise Saint Pierre en chapelle et la rattacha ainsi à celle de Notre Dame. Ce décret marqua un premier rapprochement entre les deux communes.
Notre Dame et Saint Pierre
Fait marquant du règne du roi Louis XVIII, les deux communes se décidèrent en 1822 de porter le même nom à savoir Saint Pierre de Franqueville.
La section de Saint Pierre comptait alors 525 habitants et cinq conseillers municipaux et celle de Notre Dame dénombre 621 habitants et 7 conseillers. Notre Dame jouissait par conséquent d’une majorité. Une majorité qui ne sera pas du goût de tous les habitants. En effet, profitant de sa supériorité, Notre Dame augmenta le nombre d’investissements sur son territoire. Pour preuve, en 1840, l’ancienne mairie qui abritait également une école de 2 classes et le logement des instituteurs fut établie sur les terres de Notre Dame. De 1844 à 1846, le Conseil municipal décida également de restaurer et de transformer l’église Notre Dame et d’y élever un nouveau clocher alors que du côté de Saint Pierre de Franqueville, l’église devait se contenter des donations faites par ses fidèles pour entreprendre quelques réfections.
En majorité, les travaux sont donc réalisés dans la section de Notre Dame alors qu’ils sont financés par le budget communal. Après une longue période de dissensions et de zizanie, une loi votée en 1851 par l'assemblée nationale législative consacre la rupture entre les deux communes.
Résultat de ce divorce, chaque commune mène ses propres projets. D’un côté, Notre Dame de Franqueville construit en 1861 une école d’une classe réservée aux jeunes filles et en 1882, la façade de son église est remaniée. De l’autre côté, Saint Pierre de Franqueville bâtit en 1855 le clocher de son église et construit une école en 1889.
Durant près d’un siècle, les deux communes voisines cohabitent ainsi sans se côtoyer. En 1960, Notre Dame et Saint Pierre se rendent pourtant à l’évidence : un changement est nécessaire. En effet, la proximité des églises, des mairies, des écoles et des habitations justifient un rapprochement et une réunification car l’arrivée de nouveaux habitants fait apparaître des besoins en équipements. Pour pouvoir assumer la charge financière de la construction de nouvelles infrastructures, la fusion devient déterminante d’autant plus qu’une loi encourage avec des financements d’accompagnement, le rapprochement entre les deux communes.
Deux petites communes en une grande
Le rapprochement naît tout d’abord dans la création de plusieurs projets communs. En 1965, un club omnisports, l’Eveil Sportif Franquevillais voit le jour. En 1966, Notre Dame et Saint Pierre décident de fusionner leurs écoles et créent ensemble une cantine scolaire par convention intercommunale. En 1968, les deux communes fondent un syndicat intercommunal dans le but d’acquérir des terrains en vue de la construction d’un nouveau groupe scolaire avec cantine et terrain de sport.
Finalement tous ces projets permettront aux deux communes de se rassembler et les amèneront à fusionner le 6 octobre 1970 par arrêté préfectoral. Franqueville Saint Pierre naît ainsi à la lueur de nouvelles ambitions telles que le prouve la construction du groupe scolaire et de la halle des sports en 1974 ou encore du coup d’envoi de l’opération Kaufman and Broad de 162 pavillons en 1978.
A la fin des années 1970, la Commune décide de s’ouvrir vers d’autres horizons. Ainsi, en 1978, Le Mesnil-Esnard et Franqueville Saint Pierre se réunissent afin d’acquérir les terrains nécessaires à la construction d’équipements sportifs et socio-culturels (halle de sports à proximité du Collège Hector Malot en 1982, un tennis couvert en 1988, parcours de santé et aire de jeux en 1993).
Les années 90 seront également fastueuses pour la Commune du Plateau Est puisque Franqueville Saint Pierre se dote d’un espace culturel et d’une crèche halte-garderie. Pour répondre à l’évolution démographique, la Municipalité agrandit l’école primaire Louis Lemonnier en 1983 et établie une nouvelle école maternelle (Le Petit Poucet) en 1991.
Les maires se succédant, les équipes municipales inscriront de nouveaux projets en rénovant notamment la salle des fêtes et en inaugurant une nouvelle salle de sports dédiée aux arts martiaux et au tennis de table en 2004. La voierie sera également un dossier important pour la municipalité. Celle-ci s’attèlera en premier lieu à la rue Pierre Corneille pour rendre cette longue ligne droite plus sécuritaire. Par la suite, la rue Pasteur sera complètement refaite passant d’une rue de campagne à une rue de ville embellie et restructurée. La Commune de Franqueville Saint Pierre fera ensuite une série de travaux sur l’axe central. En vue de la construction de l’Hôtel de Ville (réalisé en 2005), il a fallu effectivement repenser l’accès au Centre Commercial et l’ensemble du cheminement de la rue de la République et du Général de Gaulle.
Parfaits symboles de la traversée de Franqueville Saint Pierre à travers les siècles, ces divers projets sont guidés par l’envie d’être une ville tout en gardant ouverte sa fenêtre sur la campagne.
- Population totale au 1er janvier 2020 : 6 311
- Superficie (en km2) : 8,6
- Nombre de ménages en 2020 : 2 454